mardi 10 octobre 2017

Seconde main vs. écolo/éthique/végan




Dans mon dernier article, je vous expliquais comment j'ai foiré mon challenge zéro shopping d'un an à deux mois de la fin. 

Durant ces dix mois d'abstinence, j'ai souvent réfléchi à un sujet qui oppose certains écolos: vaut-il mieux acheter de seconde main ou éthique? 

Je n'ai pas de réponse toute faite et forcément appropriée à cette question, qui peut évoluer en débat pendant des heures. 

Personnellement, je pense que chacun d'entre nous doit trouver sa propre réponse, selon son ressenti, ses besoins et son implications dans le mode de vie zéro déchet. 

Les grands noms du ZD ne jurent que par le seconde main, ce que je peux comprendre aisément. 

Les avantages des achats de deuxième main sont nombreux:

👍 Favoriser l'emploi dans sa région, 

👍 Favoriser le commerce de la réutilisation

👍 Eviter l'utilisation de matières premières alors que le monde regorge déjà d'objets qui ne demandent qu'à trouver un nouveau propriétaire, 

👍 Les objets et vêtements de seconde main coûtent beaucoup moins cher que les autres, 

👍 Les produits toxiques tels que les pesticides pour les vêtements en coton ou les solvants pour les meubles sont déjà évaporés depuis longtemps et ne pollueront donc pas votre environnement direct.

Ceci dit, j'ai pointé également quelques inconvénients:

👎 Le seconde main n'est pas disponible partout

👎 Il n'est pas toujours de bonne qualité/durable

👎 Il ne correspond pas toujours aux critères de taille/goût/hygiène

👎 Il faut se contenter de ce que l'on trouve et on peut donc parfois rentrer bredouille chez soi ou être déçu par son expérience. 

Personnellement, je n'ai rien contre le fait d'acheter un objet/meuble/vêtement de deuxième main. Mon problème se situe ailleurs: 

Je trouve très difficilement des vêtements à ma taille ou qui correspondent à mes goûts. Je l'ai déjà dit, je suis très petite (1m54 pour 44 kg), je dois parfois me tourner vers la catégorie "enfants" pour trouver un vêtement qui me va. 
Or mes goûts sont très classiques et je ne me vois pas porter un pull à paillettes avec la frimousse de la Reine des Neiges. 
Mon ennui, pour les vêtements par exemple, c'est que les pièces intemporelles et classiques que je cherche sont justement celles que les gens ne donnent pas aux magasins de seconde main parce qu'elles sont indémodables. De plus, j'ai cru remarquer que les personnes de mon gabarit sont plutôt rares, ce qui implique que trouver la pièce que je cherche dans le marché de l'occasion relève d'un véritable exploit. 

Même constat pour le mobilier, notre préférence va aux pièces minimalistes et épurées. Nous n'avons pas besoin de nouveaux meubles pour le moment, donc la question ne se pose pas, mais qu'aurions-nous fait si, au moment de notre emménagement dans notre premier appartement, nous avions eu la même conscience que maintenant? 
Je pense que, comme pour tout, nous aurions d'abord cherché sur le marché de l'occasion et en cas d'insuccès, nous aurions dû chercher les solutions les plus éthiques et respectueuses de l'environnement. 

Un autre problème est mon rapport à l'hygiène et particulièrement à l'odeur des choses déjà utilisées. 
Je garde en mémoire les vêtements de ma grand-mère (fumeuse invétérée) qui sentaient encore la cigarette après deux voire trois lavages. Je ne peux tout simplement pas me convaincre d'acheter et d'utiliser un meuble ou un vêtement qui sent mauvais, sachant que ces odeurs tenaces ne partiront pas ou trop difficilement. Désolée Béa...

Comme je l'ai dit plus haut, un autre problème important est la disponibilité de la marchandise de seconde main. En Belgique, le marché de l'occasion est bien développé mais les produits proposés sont souvent vieillots, pas toujours de qualité et surtout les magasins qui les vendent sont difficiles d'accès (sauf peut-être sur Bruxelles). Je ne dis pas que tout ce qui se trouve aux Petits Riens, sur 2èmemain ou chez Oxfam est bon à jeter, mais j'ai rarement trouvé quelque chose qui me plaise vraiment dans ces magasins. Je sais que ces adresses peuvent aider beaucoup de familles qui ont du mal à joindre les deux bouts à se vêtir, meubler leurs maisons, se divertir ou se chausser pour moins cher que pour du neuf, mais pour ma part, je ne trouve pas la perle rare...

Pour avoir voyagé dans quelques pays d'Europe et au Japon, je peux vous dire que je suis verte de jalousie quand je vois les magasins de seconde main qu'ils ont à leur disposition dans ces pays. Mon expérience des enseignes belges se résume à des bacs où tout est mélangé en vrac, des étagères où les objets sont couverts de poussières et peu attrayants, des brocantes couvertes où les livres sont entassés en piles plus bancales les unes que les autres, les pages jaunies et les couvertures déchirées. 

Du peu que j'ai vu aussi bien à Kyoto, Copenhague, Berlin ou Londres (ou sur internet dans les vidéos des zerowasters), les magasins de seconde main ont l'art de mettre leurs pièces en valeur. Propreté, ordre sont de mise et les pièces aussi bien d'habillement que de mobilier sont nettoyés et sentent bon. On pourrait même dire qu'ils jouent sur le côté exclusif des pièces proposées, puisqu'elles n'existent souvent qu'en un seul exemplaire dans leur gamme. Ce genre d'ambiance donne envie de s'y mettre et prouve que le seconde main n'est pas qu'un marché de choses présentées n'importe comment dans des hangars. 

Néanmoins, pour les vêtements de seconde main (pour femme) deux sites internet valent le détour: 

Oh My Dress et Entre Copines. Je vais souvent faire un tour sur ces deux sites, même si jusqu'à présent je n'ai rien trouvé qui me tente... 

🌍🌎🌏

Abordons à présent le sujet du marché des produits éthiques/fairtrades/bio/écolos/végans (oui, je sais, il y a beaucoup d'adjectifs). 

Voici ses avantages: 

👍 Comme son nom l'indique, on a à faire à des pièces conçues dans le respect des animaux, de la planète et des humains (pour peu qu'on fasse attention à ces trois critères en même temps), on a donc la conscience tranquille, 

👍 Investir dans des pièces durables écologiquement, c'est souvent investir dans des pièces durables dans le temps car le processus de fabrication est souvent bien rôdé, ayant pour but la qualité finale du produit qui doit tenir le coup longtemps,

👍 On encourage les entreprises qui ont fait le pari de se lancer dans ces modes de productions à continuer leur travail, acheter, c'est voter et je vote pour un avenir respectueux de la Terre et de ses habitants, 

👍 Souvent les pièces achetées sont garanties à vie ou réparables facilement (comme le FairPhone) ou la marque propose un service de réparation adapté au lieu de remplacer l'objet (comme Osprey ou Patagonia).

Les inconvénients de ces produits sont l'opposé des avantages du seconde main: 

👎 Ces pièces nécessitent de la production d'énergie et de l'utilisation de matières premières qui sont dangereusement en voie d'épuisement, 

👎 Même si elles sont fabriquées à partir de matériaux recyclés, une grande quantité d'énergie a dû être dépensée pour recycler ces matériaux (plastiques par exemple), et cela n'enraie pas le problème de la production de cette matière première (il vaut mieux ne plus produire de bouteilles en plastique plutôt que de s'efforcer de toutes les utiliser pour produire des couvertures), 

👎 Dans le cas de produits conçus à partir de plastique recyclé, ils ne seront plus recyclables par la suite (comme les polaires par exemple), 

👎 Ces pièces de vêtements/mobiliers/chaussures/équipements coûtent souvent beaucoup plus cher que sur le marché conventionnel ou de l'occasion.

🌍🌎🌏 

Alors, quelle est la bonne solution? 

Personnellement, je pense que le marché de l'occasion est à privilégier pour son côté "local" et réutilisation. Mais j'aime aussi l'idée d'utiliser des objets qui rejoignent mes valeurs comme le véganisme, le fairtrade ou le bio... 

Il n'y a donc pas de bonne ou de mauvaise réponse. Quelque soit notre choix, le mieux est de ne pas se fournir auprès de chaînes/marques qui ne respectent rien ni personne, pas même leurs propres clients. Si on ne trouve pas son bonheur dans le marché de l'occasion, le mieux est encore de se tourner vers les produits labellisés bio, écologiques et éthiques plutôt que de baisser les bras et de s'en remettre aux géants de l'industrie

Je suis consciente que ces produits coûtent plus cher que les autres, mais réfléchissons un peu; qu'est-ce qui coûte le moins cher? 

1) Une bonne paire de chaussures bien solides fabriquées en Europe avec du cuir végétal par un employé percevant un salaire correct, à 100€? Certes, il faut peut-être économiser un peu pour pouvoir se les offrir. 

2) Une paire de chaussures de mauvaise qualité se déformant dans les mois à venir, fabriquée à partir de résidus de peaux d'animaux teintes à même l'eau de la rivière par des adolescents exploités et sous-payés pataugeant en short dans des produits hypertoxiques qui les tuent à petit feu? 

Sachant que ces chaussures devront être remplacées plus souvent que les autres, tenant compte du coût environnemental, du coût humain et du prix en magasin, je pense que le choix est vite fait. 

🌍🌎🌏


Pour celles et ceux que cela intéresse, voici les marques bio/véganes/éthiques/écolos que je connais ou que j'ai déjà essayées (si vous en connaissez d'autres, laissez-moi un commentaire!): 

Electronique/Multimédia: 

📌 FairPhone


Vêtements outdoor/équipements de sport:

📌 Patagonia

Vêtements: 

📌 PeopleTree

📌 MudJeans

📌 MissGreen

📌 Made&More

📌 ArmedAngels

📌 Knowledge Cotton Apparel

📌 Neutral

📌 Wunderwerk

Chaussures: 

📌 Naé

📌 El Naturalista


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